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    Je voletais dans les ténèbres
    A l'allure d'un convoi funèbre,
    Je goûtais l'air de la nuit,
    Je ramais sans faire de bruit
    Dans l'épaisseur du silence,
    Lorsque je fus ébloui
    Par une chaude incandesence
    Qui émanait d'un beau fruit.

    Ma mère m'avait prévenu :
    "Méfie-toi des ampoules nues,
    Ne t'approche pas de ces globes
    Qui mettront l'feu à ta robe.
    Les papillons insomniaques
    Y trouvent un aphrodisiaque,
    La mort est au rendez-vous,
    Au mieux tu deviendras fou."

    "Ne va pas te consumer
    Pour une de ces allumées."
    Ma mère m'avait dit : "Pégase,
    L'amour, ça n'est que du gaz.
    Tu es un être nocturne,
    Adorateur de la lune
    Et des éclairages pâles
    Que prodiguent les étoiles."

    Mais en voyant cette blanche
    Et le dessin de ses hanches
    Dans une auréole blonde,
    J'ai fait mes adieux au monde,
    A la lune vagabonde,
    Belle comme une femme amoureuse,
    A ma raison qui me gronde :
    "C'est ta tombe que tu creuses".

    Je voletais dans les ténèbres
    A l'allure d'un convoi funèbre,
    Je goûtais l'air de la nuit,
    Je ramais sans faire de bruit
    Dans l'épaisseur du silence,
    J'ai vu ma vie défiler
    Jusqu'au jour de ma naissance
    Lorsque l'ampoule a grillé.

     

     


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    Je n'suis plus celle qui s'accrochait à vos lèvres
    Je n'suis plus l'élève la plus impopulaire
    Je n'suis plus celle qui vous fuyait du regard
    Je n'fais plus vraiment le même genre de cauchemar


    C'est plus pareil
    De quelle manière
    Je crève de n'pas savoir comment
    J'attend mon heure
    Là ou ailleurs

    Comme ceux dont j'ai oublié le nom

    Je n'suis plus la fille qui préférait se taire
    Je n'suis plus l'élève la plus impopulaire

    J'achète des billets de train pour voir la mer
    Comme une parisienne à peu près ordinaire

    (...)

    Je n'suis plus dans l'ombre des arrières boutiques
    À dessiner des cercles parfait sur les vitres
    À recompter mes doigts a l'infini
    J'ai perdu le goût de ces choses là depuis


    (...)

     

    >> Holden <<


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    C'était tout juste après la guerre,
    Dans un p'tit bal qu'avait souffert.
    Sur une piste de misère,
    Y'en avait deux, à découvert.
    Parmi les gravats ils dansaient
    Dans ce p'tit bal qui s'appelait...
    Qui s'appelait...
    qui s'appelait...
    qui s'appelait...

    Non je n'me souviens plus
    du nom du bal perdu.

    Ce dont je me souviens
    C'est de ces amoureux
    Qui ne regardaient rien autour d'eux.
    Y'avait tant d'insouciance
    Dans leurs gestes émus,
    Alors quelle importance
    Le nom du bal perdu ?
    Non je ne me souviens plus
    du nom du bal perdu.
    Ce dont je me souviens
    c'est qu'ils étaient heureux
    Les yeux au fond des yeux.
    Et c'était bien...

    Et c'était bien...

    Ils buvaient dans le même verre,
    Toujours sans se quitter des yeux.
    Ils faisaient la même prière,
    D'être toujours, toujours heureux.

    Parmi les gravats ils souriaient
    Dans ce p'tit bal qui s'appelait...
    Qui s'appelait...
    qui s'appelait...
    qui s'appelait...

    (...)

    Et puis quand l'accordéoniste
    S'est arrêté, ils sont partis.
    Le soir tombait dessus la piste,
    Sur les gravats et sur ma vie.

    Il était redevenu tout triste
    Ce petit bal qui s'appelait,
    Qui s'appelait...
    qui s'appelait...
    qui s'appelait...

    Non je ne me souviens plus
    du nom du bal perdu.
    Ce dont je me souviens 
    C'est de ces amoureux
    Qui ne regardaient rien autour d'eux.
    Y'avait tant de lumière,
    Avec eux dans la rue,
    Alors la belle affaire
    Le nom du bal perdu.
    Non je n'me souviens plus
    du nom du bal perdu.
    Ce dont je me souviens
    c'est qu'on était heureux
    Les yeux au fond des yeux.
    Et c'était bien...

    Et c'était bien.

    Une jolie chanson pour une triste soirée ...


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