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    L'homme, seul. Poseur.

    Ce que je recouvre est un néant vivant
    Ca m'échappe...

    Je suis tout un manque...

    Je suis un manque vivant...


    o0o


    L'homme_ J'ai un peu moins de plaisir que d'habitude... Ca baisse, graduellement...
    Un peu, à tous les niveaux...
    J'aime de moins en moins ce que je mange...
    J'aime de moins en moins ce que je fais...
    Ce que je lis
    Ce que je porte
    Ce que j'entends...

    Fée 1_ Ca va passer


    o0o

    Une fée, seule

    Demain...
    Demain j'apprendrai que tu es morte et ce sera tout comme
    Demain, j'apprendrai que j'ai raté ma vie dans des flashs d'informations...
    Et c'est tout comme...
    Rien est définitif
    Il n'y a pas d'affirmation
    Ou sinon celle qu' "il n'y a pas d'affirmation"
    Parfum de sophistique absolue...
    Le monde n'est pas bâti sur un roc
    Mais sur une sorte de marécage
    Contraint de s'enfoncer un peu plus dès qu'il veut rester stable...
    Quand la chose arrivera, je le sens bien,
    J'aurais à peine le temps de dire :
    "ça y est, ça nous tombe dessus..."
    "on est bons"
    Un genre de Tchernobyl supérieur...
    Un truc colossal...
    Le World Trade Center, on peut dire...
    C'était du hors-d'oeuvre...
    C'est à la fois terrifiant et beau...
    C'est tellement la mort, et c'est tellement destructeur
    Que ça évoque aussi un peu
    La vie
    En quelque sorte : la naissance
    Un commencement radical de quelque chose
    C'est peut-être pas si mal...
    C'est beau quelque chose qui craque...
    Quelque chose qui s'ouvre...
    Et de voir tout ce qui est à l'intérieur
    Se répandre...
    Dans des milliers de reflets et de flashs aveuglants...
    Une chaleur, comme il y en a jamais eu
    Une odeur, comme il y en a jamais eu...
    Du mouvement
    Comme il y en a jamais eu...
    De la cendre
    Et du soufre...
    Des particules dans l'air
    Et des milliards d'étincelles...
    Comme la beauté d'un volcan...
    Une immense voûte de fumée
    Une flamme
    De plusieurs kilomètres

    (...)


     

    Texte : Ronan Chéneau
    Mise en scène : David Bobée
    Acteurs : Fanny catel-Chanet / Abigail Green / James Joint

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    "Comprendre. vous n'avez que ce mot là à la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu'on ne peut toucher à l'eau, à la belle eau fuyante et froide parce celà mouille les dalles, à la terre parce que celà tache les robes. Il fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre, courir, courir dans le vent jusqu'à ce qu'on tombe par terre et boire quand on a chaud, et se baigner quand il est trop tôt ou trop tard, mais pas juste quand on en a envie. Comprendre, toujours comprendre. Moi je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. Si je deviens vieille, pas maintenant."

     

    Souvenirs de seconde et d'un soir d'insomnie éclairé par Barbara Schultz criant ces phrases derrière l'écran de ma télévision.


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  • FEES from Groupe RICTUS on Vimeo.


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