• Anne

     

    Anne pensait : " Je ne veux plus aimer ". Elle parlait tout haut dans la chambre vide :

    " Ca n'est pas le plaidoyer de ceux qui ont vécu et se sont éteints dans un dernier rougeoiment, ça n'est pas le plaidoyer de ceux qui croient avoir tout souffert, mais celui de ceux qui ne s'arrêtent de courir, les mains grandes ouvertes qu'ils serrent parfois dans une sorte de sursaut mécanique, avides de trésors qui flottaient en l'air. Volatiles, tournoyant autour des poings serrés sans jamais s'y laisser prendre. Ca n'est pas l'abandon d'un désir que l'on bafoue pour l'avoir trop touché et s'y être échaudé mais celui d'un désir que l'on tait, qui s'échoue au fond de la gorge comme une eau amère. Jaillissement incontrolable et dont on s'embarasse, je ne veux plus désirer. Que mon corps et mon âmes se taisent et dédaignent ce qu'on leur refuse. Je veux accueillir le vide comme une berceuse et dormir, dormir, dormir !


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