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Ivresse à l'heure bleue
Le bruit et l'odeur de la nuit. Contemplation sans pensées. Musique du noir. A la fenêtre tout se tait, les feuilles se balancent mollement sous un vent qu'on ne sent pas. Mélancolie et beauté inextricables. Lune dorée pour mon ivresse. Je tremble de l'harmonie magistrale, inexplicable. J'entrevois des mondes lointains, des histoires amères qui flottent au dessus des touches du piano, des mots que l'on ne voit que dans les livres, vestiges d'avant, des mots que l'on poserait sur cette atmosphère étrange. Des images floues, rêveries de derrière les fenêtres immenses, les rideaux épais. La sensation était-elle différente à cette époque la ? Je suis de tous les temps, je ne compte pas devant la trace vibrante des temps d'avant. Je me sens humaine parmis les humains. Cinq heures trente deux, où sont ceux qui ne dorment pas ? Ceux que la nuit transforme, ceux qui voient l'aube sans avoir dormi ?
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