• My head is the loniest place in the world

     

    Tout ici n'est qu'étalage sans valeur ni utilité pour quelqu'un d'autre que moi. Tout ici n'est que l'image pathétique de cette vie de rat que je mène. Et de l'appitoiement, de l'impuissance, du plaisir coupable de se complaire et d'être victime. Tout ici n'est que tristesse sordide dont je finis par avoir honte. Je pensais naïvement y revenir à cause des mots, de ce désir qu'ils collent si bien à la vie qu'on ne puisse plus voir la différence. La mélodie des phrases, la précision de l'enchainnement que l'on décide dans le noir. Des lignes qui se déssinent comme autant de formules magiques, d'incatations pour changer le désespoir en perfection. L'horreur du mensonge m'est revenue en pleine figure. Il n'y a là rien qui mérite d'être regardé, les mots ne suffisent pas, les mots sont inutiles lorsqu'on en vient à ne plus savoir les poser sur quelque chose d'autre que sur nos propres drames. Il sont là comme une échappatoire grotesque à un enfer que l'on refuse de regarder, une tentative désespérée de faire taire les symptômes et d'oublier que ça ne suffira jamais. Et que par dessus eux le temps coule, s'échappe derrière les rideaux de la chambre pour n'être plus rien qu'une image floue qui deviendra presque rassurante lorsqu'on aura réussi à se rassasier de notre propre délire. J'ai cru une minute que si on se penchait sur moi, il y aurait quelque chose à voir. J'ai cru que la vie serait belle et lorsque j'ai fermée les yeux, j'ai vu des journées de paresse sur un lit défait, les bruits confus de la ville qui s'engouffraient par la fenêtre grande ouverte sur un ciel clair, un corps anonyme à peine dissimulé sous les draps et des yeux qui chauffaient ma peau si fort qu'ils eclipsaient la brûlure d'un soleil d'août. J'ai presque sentie l'odeur épaisse de la fumée et distinguée ce voile blanchâtre qu'elle posait sur la pièce. Et tout ça s'est évanoui dans la silence d'une autre nuit sans dormir où se déssine plus clairement l'évidence que du talent, je ne pense plus vraiment en avoir.


  • Commentaires

    1
    Kriska
    Lundi 5 Octobre 2009 à 10:15
    Je pense que c'est surtout ici que tu te trompes ! Tu t'es habituée à tes mots, ton style, tu n'as sans doute pas limpression d'évoluer dans tes écrits.. Mais moi, ca fait longtemps que j'étais venue ici, et en te lisant à nouveau, j'ai toujours ce même sentiment et plus encore, en remarquant de quelle manière tu arrives à jouer avec les mots, avec tes pensées, ou des idées pour faire des textes si beaux !! Je trouve que tu as même pris en je ne saurais pas l'exprimer, une sorte de maturité d'écriture, de lucidité peut-être aussi ! Douter permet de mieux avancer mais n'oublies pas que tu as vraiment quelque chose pour l'écriture, et ne t'arrêtes surtout pas de t'en servir !! Moi je continue à croire qu'un jour, je serais une des premières à lire un texte que des milliers de gens liront ensuite !! Et tu m'enlèveras pas cette idée !
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